Le mot du Président
MAX MAMOU

Bonjour,
J'ai le plaisir de vous proposer ici un avant-goût de l'interview donnée dans le cadre de l'événement qui a eu lieu le 11 novembre 2025 à Genève.
Q: “En quoi l'œuvre littéraire d’Albert Cohen est l’expression de sa vision humaniste?”
R: Son œuvre romanesque, qui est une saga, dans laquelle il a finalement transféré ses expériences de vie dans plusieurs personnages, principalement Solal, mais aussi beaucoup les valeureux, l'oncle Saltiel,le petit Salomon et Mangeclous. La saga met en scène des archétypes qui incarnent chacun à leur manière un être-au-monde différent, tantôt puissant (Solal), tantôt plein de sagesse (Saltiel), tantôt plein de verve (Mangeclous), tantôt débordant de tendresse et de fragilité (Salomon). Voilà en quoi son parcours personnel a influencé son écriture romanesque !
Q: “Comment Cohen le juriste a-t-il exprimé l’attachement aux valeurs qui étaient les siennes ?”
R: Dans les années 1920, à une époque où Albert Cohen travaille en tant que juriste à l’OIT, qui est la première Organisation internationale qui crée du droit d'application directe qui s'impose aux États signataires, il manie adroitement à la fois le juridique pour en faire du politique et le politique pour en faire du juridique. Il est aux premières loges aux côtés d'Albert Thomas et je pense que ce faisant, il veut être résolument utile. Dans les années 1940, à Londres, il s'est agi pour lui de procurer aux les personnes déplacées, tantôt apatrides, tantôt réfugiés, le moyen légal de rejoindre des terres d'accueil. En effet, ces damnés de la terre n'avaient la nationalité d'aucun pays ni la protection d’aucun Etat ni organisation internationale. Albert Cohen a été le rédacteur de l’accord de Londres de 1946 qui leur permettait de détenir un passeport, titre d’identité et de voyage, assorti d’une protection internationale. Et là, nous savons qu’il a fait bouger les lignes puisque l’article 28 de la Convention de Genève de 1951 a repris intégralement le dispositif élaboré par Albert Cohen toujours en vigueur aujourd’hui.
L'intégralité vous sera proposée très prochainement avec l'ensemble des contributions des intervenants du panel.
Sentiments les meilleurs,

4 actions centrales
Conformément à l’engagement humaniste d'Albert Cohen à travers sa contribution aux Accords de Londres de 1946 et pour l’avènement de la Convention de Genève de 1951, la fondation poursuit les buts suivants :
-
Proposer aux publics scolaires et universitaires, aux membres d'organisations non gouvernementales des ressources utiles à l'appréhension du droit d'asile des Etats.
-
Soutenir des écrivains persécutés pour leur liberté d’expression.
-
Ancrer l’action et l’œuvre d’Albert Cohen depuis un lieu de mémoire dédié.
-
Réunir un comité d’experts de la fondation (Art 4), soit les amici curiae, des professionnels du droit international public.
